ENSCT Origines en quelques dates

ENSCT
 Origines en quelques dates

 Liliane Gorrichon – Guigon. Promotion 1964

Les informations qui suivent doivent beaucoup à l’article du Pr. Armand Lattes , paru en 2007 

(Fréquence A7 n°14) 

et celles relatives à la création de l’université à madame  Marie-Josée Lacout  

De l’enseignement en général à celui de la chimie à Toulouse

Après la période gallo-celtique et ses collèges de druides, les traces de collèges d’enseignement supérieur sous les Wisigoths trouvées dans le bréviaire d’Alaric, il faut attendre 1229, la défaite du comte de Toulouse Raymond VII et le traité de Meaux - qui reconnait la souveraineté de Louis IX- pour qu’une décision de la papauté impose  la création d’une Université, avec 14 professeurs payés pendant 10 ans par le Comte,  en  principe pour lutter contre l’hérésie cathare. Mais  ils regagnent Paris dès 1232.

   « Donne-moi la pénétration de l’intelligence, la faculté de me souvenir la méthode et la facilité de l’étude,  la profondeur dans l’interprétation et une grâce abondante d’expression » 

Prière de SAINT THOMAS D’AQUIN

  En 1233, la nouvelle université est en construction. Il n’est pas question de sciences mais de  Théologie, de Droit et des Arts

• Les sciences ne commencent à apparaitre qu’au XVIIème siècle, notamment grâce aux sociétés savantes et plus particulièrement l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles Lettres.
• Sous la Révolution, qui fait disparaître Collèges et Facultés, un représentant du peuple,  Paganel crée un institut privé  où sont aussi enseignés les mathématiques et les sciences physiques et naturelles. 
• En 1798, se crée, à la place de cet institut Paganel, l’Ecole Centrale qui intègre enfin la chimie dans les enseignements de 2ème cycle
• Napoléon va mettre en place une Université impériale, comprenant des facultés et « une structure hiérarchique qui va durer jusqu’en 1968! ». En 1809 et 1810 seront installées à Toulouse les facultés de Lettres, Sciences et Théologie. 
• Puis une chaire de chimie  qui fut occupée à partir de 1884  par Paul Sabatier, ancien élève de l’ENS et de Marcellin Berthelot.

LE ROLE DETERMINANT DU PR. PAUL SABATIER

1884 Paul Sabatier a 30 ans. Il est titulaire de la chaire de chimie. Il sera lauréat du  Prix Nobel en 1912. Avec l’aide de Jean Jaurès, adjoint au maire, il obtient la création de l’Université de Toulouse à partir des quatre Facultés (fin du XIXème). 

En 1905 il devient doyen de la Faculté des sciences , établie dans de nouveaux locaux aux allées Jules Guesde. Il réussira à y transférer le laboratoire de recherche qu’il avait réussi à constituer à grand peine. Il introduit une pédagogie innovante, des enseignements actualisés.

 Sensible à la valorisation par les applications des sciences, il va créer:

• En 1906 l’institut de Chimie (ICT) dont il fut directeur jusqu’en 1933
• En 1907 l’institut d’électrotechnique et de mécanique appliquée
• En 1909, l’Institut agricole

De 1948 à1953 chacun fut transformé en Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs de Toulouse 

De l’Institut de chimie de Toulouse à l’ENSCT

• L’ICT innove dans ses pratiques en accueillant des étudiants étrangers (2/3 en 1920) en ouvrant l’Institut aux  non bacheliers, ce fut le cas de Georges Mignonac qui finit major de promotion et que P. Sabatier sollicita pour prendre la direction de l’ICT en 1933. 
• Il le resta jusqu’en 1950 où le Pr. Gallais prit sa suite , avant que ce ne soit en 1965 le Pr. Voigt, puis en 1978 le Pr. Lattes… Vous connaissez  les suivants : les Pr. Bonnet, Morancho, Garnier, LeLann, Prat.
• En 1953 nouvelle dénomination: celle d’Ecole Nationale Supérieure de chimie de Toulouse : l’ENSCT
• Mais au cours de ces années, la situation scientifique toulousaine s’était enrichie en 1948 par la création sous l’impulsion du Pr. Cathala d’un quatrième Institut: l’Institut de Génie Chimique -IGC-  devenu lui aussi ultérieurement Ecole nationale Supérieure de Génie Chimique de Toulouse
• La fusion de ces deux Ecoles en 2001 conduira à l’actuelle ENSIACET

Petite incursion à l’ENSCT en 1964

• Petits rappels : si la chimie est toujours fondamentalement la même (quoique le tableau de Mendeleiv se soit enrichi de quelques éléments par ex. en 2016 par l’ununtrium-Z:113, ununpentium-115, ununseptium-117, ununoctium-118), nos activités se différenciaient sensiblement des vôtres.  

Quelques exemples 

• La bibliographie : elle était limitée et difficile d’accès, l’internet et la numérisation n’existaient pas :  l’accès au Belstein (par ex.) n’était pas simple et s’accompagnait de cours d’allemand pour décrypter l’information. Trouver le manuscrit sur la pluie d’or de Berzélius nécessitait de galoper vers la bibliothèque de Périgord. La photocopie n’existait pas non plus. A charge pour vous de tout noter. 
• Rédiger un rapport se faisait à la main (sa présentation, des erreurs orthographiques ou grammaticales ayant un effet significatif sur la note finale)
• Les travaux pratiques : 20 h (6 séances). Le mercredi après-midi étant réservé aux sports ils avaient lieu après le repas du soir.  Et le samedi matin étant occupé par des cours, les TP prenaient place le samedi après-midi, quelques émissaires allant au café voisin s’assurer du score de l’équipe de rugby toulousaine. Il faut insister sur l’attention portée à la verrerie qui nous était confiée, les frais de casse étant à la charge du ( de la) maladroit(e), d’où nos tentatives maladroites chez le souffleur de verre..
• Mais ambiance, ambiance : du ciné club aux ouvertures littéraires, des sorties en Andorre aux nuits de la Chimie souvent animées par de grands jazzmen américains, chacun s’en souvient…

ET MÊME AVEC LA DEVISE DE L’ECOLE 

« S ET KOH » 

ON VOUS SOUHAITE UN BEL ENTHOUSIASME