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VIALLE Claire, Promotion ENSIACET 2005, Maître de Conférences Toulouse INP

Portraits

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18/12/2024

Actuellement je suis Maître de Conférences à Toulouse INP. Mais revenons un peu en arrière, car ce parcours n’était pas écrit d’avance, loin de là.

Adolescente, je rêvais d’être enseignante. Transmettre le savoir, c’était mon ambition. Mais un beau jour, en terminale, mon professeur de mathématiques m’a pris entre quatre yeux et m’a dit : « Tu devrais aller en prépa puis en école d’ingénieur. Cela ne t’empêchera pas de devenir enseignante par la suite ». C’est ce que j’ai fait et cela m’a mise sur un chemin… fort intéressant.

Après 2 ans de prépa, beaucoup de litres de café et de crises existentielles, j’ai intégré une école d’ingénieurs. Je pouvais faire de la chimie à Montpellier ou à Toulouse. J’ai finalement choisi l’ENSIACET à Toulouse, car il y avait un département Génie Chimique. Je n’avais qu’une vague idée de ce que c’était. "Un truc avec des expériences en labo et des usines". Ce qui est sûr, c’est que ça me semblait bien plus concret que la chimie organique, où les molécules paraissaient jouer à cache-cache avec des flèches courbées sur un tableau. Le génie chimique, au moins, ça promettait du tangible, du sérieux… ou en tout cas, c’est ce que je me suis dit.

À Toulouse, entre les cours de mécanique des fluides et les soirées étudiantes à déguster du cassoulet, j’ai découvert que l’ingénierie était un univers fascinant. En 2005, à l’époque des premiers iPods, des films Harry Potter, me voilà diplômée. Ayant été boursière pendant mes études, je voulais travailler rapidement. Deux mois après, je commençais un contrat dans un centre de transfert au sein d’un laboratoire de recherche. J’ai pu contribuer à des projets variés comme par exemple, l’étude du transfert de micropolluants depuis les composts de boue vers les carottes ou la caractérisation physico-chimique des eaux pluviales de la ville de Toulouse. La vocation d’enseigner n’était pas loin et je faisais en parallèle des vacations en cours du soir. Au bout de trois ans, j’ai eu une révélation : pourquoi ne pas préparer une thèse ? Après tout, j’étais déjà plongée dans le bain de la recherche, alors autant y aller à fond !

La thèse… Ce moment magique où l’on passe ces weekends à jongler entre traitements de données, publications, et ce doute existentiel : « Suis-je en train de résoudre un problème majeur de l’humanité ou juste en train d’écrire quelque chose que personne ne lira jamais ? » Trois ans à travailler sur la réutilisation des eaux de pluie dans l’habitat en tant que salariée Veolia Environnement, avec la satisfaction de décrocher ce titre de docteur en 2011.

Puis est venue la quête pour décrocher un poste de Maître de Conférences. Autant dire que c’est un peu comme essayer de trouver une licorne dans la forêt : on sait qu’elle existe (du moins, c’est ce qu’on raconte), mais il faut être armé de patience. Pendant trois ans, j’ai enchaîné les contrats et à force de persévérance, j’ai fini par décrocher le Graal.

En 2014, je suis devenue Maître de Conférences. Je suis affectée en enseignement à l’Ipst-Cnam, une composante de Toulouse INP dédiée à la formation tout au long de la vie, souvent en cours du soir. J’effectue mes travaux de recherche au laboratoire de Chimie Agroindustrielle sur l’évaluation environnementale et l’écoconception.

Comme quoi, la boucle a été bouclée : je suis finalement devenue enseignante, mais dans le supérieur ! Ce poste me permet de combiner enseignement et recherche, deux activités qui se nourrissent mutuellement. La recherche m’aide à transmettre un savoir toujours actualisé et vivant, tandis que l’enseignement m’oblige à clarifier et structurer mes idées, ce qui alimente ma réflexion scientifique. Une belle boucle vertueuse, en somme.


AIA7 Claire Vialle 

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