Claudine Soula-Sablayrolles est née le 25 octobre 1950 à Toulouse. L’aéronautique était la tradition familiale, du côté paternel comme maternel : Dewoitine, SNCASE, Breguet, Fouga, Sud Aviation.

Claudine obtient le Baccalauréat C (option mathématiques) en juin 1968 au Lycée Saint-Sernin et prépare ensuite les concours aux Grandes Ecoles au Lycée Pierre de Fermat. 

Elle intègre l’ENSCT, l’École Nationale Supérieure des Ingénieurs en Arts Chimiques et Technologiques, en 1971. Après un stage ouvrier en septembre 1972 à l’APC (Azote et Produits Chimiques) puis un stage ingénieur dans l’entreprise Berdoues (parfumeur), elle obtient son diplôme d’ingénieur chimiste en juin 1974. 

Parallèlement à sa scolarité à l’ENSCT, elle effectue trois années en sciences économiques à l’université Toulouse Capitole, dans un cursus spécial réservé aux élèves-ingénieurs des 13 Grandes Ecole de Toulouse, les cours sont dispensés le soir et le samedi .

En 1975, elle est également diplômée de l’IAE, l’Institut d’Administration des Entreprises, de Toulouse Capitole. 

En 1977, elle interrompt son activité professionnelle en tant qu’ingénieur à l’APC (ex-AZF) puis contrôleur de gestion à la SOPRA (promotion immobilière) pour se consacrer à l’éducation de ses enfants pendant dix ans. 

Mais Claudine ressent de plus en plus durement le manque de l’environnement de ses études, Ses diplômes n’avaient plus grande valeur, aussi elle se lance un défi, l’informatique : un domaine dans lequel elle n’avait reçu qu’une formation minimale à l’ENSCT au début des années 1970, et avait juste réalisé quelques programmes sur cartes perforées en Sciences Economiques.

Dès 1988, à l’issue d’une formation de concepteur-informatique, elle participe aux chantiers d’intégration et de migration des données sur un nouveau système d’information lors de la fusion des Caisses Régionales du Crédit Agricole. C’est le début des bases de données relationnelles, des premiers ateliers de génie logiciel mais encore l’époque des terminaux passifs, et de tous les traitements en « batch » la nuit. Elle fonde la cellule « Administration des Données ». 

En 1992, lors de la création de l’Ecole des Mines d’Albi-Carmaux (rattachée au ministère de l’industrie, aujourd’hui IMT Mines Albi), elle propose ses compétences pour corriger les copies du concours, participe aux oraux des épreuves d’entretien et intervient au niveau de diverses formations dont la gestion de projet. 

En 1995, elle réussit le concours d’Enseignant-Chercheur et prend la responsabilité du département de formation générale, transversal et trans-temporel. Tout l’enseignement sera fondé sur l’acquisition de compétences (apprentissage dans l’action). Pour chaque élève-ingénieur des travaux de veille (brevets, marchés et procédé). Elle encadre tous les projets du tronc commun sur la méthodologie. 

Elle supervise aussi la préparation et le suivi des stages et accompagne chaque élève-ingénieur dans la construction de son projet professionnel. 

Elle recrute de nombreux vacataires, ingénieurs de l’industrie, pour l’accompagner dans des domaines complétant les compétences des centres de recherche. Elle introduit de nouvelles approches (approches dites « paradoxale » et « systémique ») dans les formations.

Ses travaux et publications portent essentiellement sur les innovations dans l’apprentissage de la complexité à l’Ecole des Mines Albi et visent à permettre à chaque élève-ingénieur d’avoir la capacité de prendre des décisions responsables dans la complexité du monde de l’entreprise. 

En 2004, elle intègre la « cellule à l’international » du groupe des Ecoles de Mines (GEM) pour développer des accords d’échanges académiques et des accords de doubles diplômes avec des universités, essentiellement en Chine, en Inde, au Vietnam et au Brésil. 

En 2012, elle prend en charge la formation générale des doctorants à l’Ecole des Mines d’Albi. Elle crée et dispense les cours obligatoires tels que « éthique de la recherche et intégrité scientifique » pour la diplomation des doctorants. Pour chaque thèse, elle fait appliquer l’« analyse système »  aux doctorants. Chaque doctorant fera faire le même exercice aux élèves-ingénieurs dans le cadre de l’initiation à la recherche. 

Pendant 23 ans, elle entretient des relations étroites avec le monde de l’industrie, grâce à son implication dans les stages puis dans l’accompagnement des apprentis et des doctorants en thèse CIFRE. 

Grands groupes et PMI, sous-traitance et starts up, de nombreux secteurs d’activité : pharmacie, cosmétique, agroalimentaire, aéronautique, automobile, énergie… et avec des ingénieurs de tous les métiers, de la recherche à la production en passant par la conception, l’industrialisation et beaucoup d’autres fonctions transversales. 

Elle, qui fut d’abord un ingénieur chimiste, s’est fortement impliquée dans le domaine du génie des procédés – Transformation, transport, transfert de la matière, de l’énergie et de l’information et aime dire avec humour qu’elle a en quelque sorte anticipé la fusion de l’ENSCT et de l’ENSIGC en 2001.

Elle prend sa retraite en 2018, mais continue à assurer le mentorat à distance des élèves- ingénieurs des Grandes Ecoles.  

Pour Claudine, la clé de sa réussite réside avant tout dans la soif d’apprendre et de comprendre, un grand investissement au travail, le doute et l’humilité. L’altruisme et la générosité sont les valeurs qui l’ont guidée pour réaliser d’importantes innovations pédagogiques. 

Elle souligne l’importance de sa solide formation de base en sciences, techniques et technologies, qui fut déterminante dans sa capacité à se former dans de nouveaux domaines d’études et à réussir dans divers métiers et secteurs d’activité ; L’importance aussi de rester dans la vraie vie, le monde du travail, même à temps partiel et sans préjugés sur le secteur d’activité.

Nous sommes fiers à l’AIA7 du parcours atypique de notre Alumni, qui témoigne de son ouverture, de sa flexibilité, et de toute la qualité de la formation qu’offre notre Ecole.