Maison Européenne des Procédé Innovants à Toulouse Annelyse Conté, ENSIACET 2006
Après deux années passées au Lycée Thiers de Marseille dans les Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles en Section Physique-Chimie, Annelyse intègre en octobre 2003 l’ENSIACET où elle choisit le Département Chimie. Elle effectue une excellente scolarité et se positionne en 3ème année sur l’option « Catalyse et Hautes Technologies ». Son stage de 6 mois a lieu à Isochem, filiale de la SNPE, sur le site du Ramier à Toulouse, avec comme Maître de Stage Loïc Lecomte, Directeur. Elle est affectée au Laboratoire d’aide à la Fabrication qui effectue des tests de qualité sur les matières premières et a pour rôle d’améliorer les procédés existants.
Après l’obtention de son diplôme d’Ingénieur ENSIACET, Annelyse poursuit une activité en CDD chez Isochem et en janvier 2007 est affectée à l’unité expérimentale tournée vers le flux continu, intitulée « Chimie Autrement » que l’Institut National Polytechnique de Toulouse a mis en place avec plusieurs industriels (Sanofi, Pierre Fabre, Libragen et Isochem) après mûre réflexion avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse à la suite de l’explosion d’AZF et le souhait des partenaires de maintenir une activité en Fabrication Elaborée de Produits pharmaceutiques et à haute valeur ajoutée. Ainsi, elle va explorer diverses réactions au laboratoire, telles que des oxydations, nitrations, halogénations, organolithiations, sur des quantités de 1 à 5 kg, et quand le procédé est au point elle va piloter des fabrications allant jusqu’à 10 kg en prenant tous les paramètres en compte, y compris les analyses physico chimiques qu’elle effectue elle-même.
En janvier 2008, elle est en CDI dans cette unité expérimentale qui prend le nom de Maison Européenne des Procédés Innovants, nom qu’elle a encore aujourd’hui, et elle explore en collaboration avec les industriels, les fabricants de microréacteurs, et surtout le Laboratoire de Génie Chimique, des réactions classiques mais mises en œuvre en flux continu sur de petites quantités. Avec Sébastien Elgue de la Promotion ENSIGC 1996, Ingénieur de Recherche à l’IGC et détaché à la MEPI, ils apprennent au fur et à mesure ces nouvelles techniques et acquièrent assez rapidement des compétences du fait des projets soumis essentiellement par les industriels de la MEPI. Petit à petit l’activité prend de l’ampleur du fait que le portefeuille clients va au-delà des membres fondateurs, sur des secteurs géographiques et applicatifs encore plus variés.
En 2019, la MEPI quitte l’île du Ramier et les locaux fournis par ArianeGroup (ancien site Isochem), pour s’installer à Rangueil dans une partie de ce qui était la Halle CATAR (qui appartient encore à l’INP) de l’ENSIACET qui est devenue la Maison de la Recherche et de la Valorisation (MRV appartenant à l’Université Fédérale de Toulouse). Annelyse y a été la première recrutée et est aujourd’hui la Directrice Technique de la MEPI. Elle est accompagnée de deux techniciens, Jean-Paul Seuwin, spécialisé depuis 20 ans dans le domaine du gros équipement et du fonctionnement d’un atelier de fabrication, et Sophie Cerdan qui possède une solide expérience sur les grands procédés et également sur l’informatique. La MEPI accueille également de nombreux stagiaires, ainsi que des doctorants de différents laboratoires toulousains, dans le cadre de projets ANR ou Européens. Ces interactions permettent à l’équipe FOCUS d’augmenter encore ses champs de compétences et de diffuser largement la chimie en continu auprès des futurs ingénieurs et chercheurs.
Cette plateforme de technologies opère sous la Direction de Laurent Pichon, ancien de SNPE, qui dialogue avec les industriels qui souhaitent explorer de nouvelles réactions ou rénover d’anciennes, avec les fabricants de microréacteurs, et qui participe à de nombreux congrès spécifiques et salons marchands. Il a pris la succession de Loïc Lecomte de SNPE, puis de Gérald Duc de SANOFI pour développer des technologies afin de limiter les transferts de chaleur ou de matière.
Il s’agit également de réduire le nombre d’étapes nécessaires à la synthèse d’un produit donné en combinant plusieurs fonctions au sein du même microréacteur et ses accessoires, de concevoir des outils de production à haute intensification.
Comme suites naturelles de ces études de faisabilité et d’optimisation, MEPI offre également la mise en place industrielle de ces réalisations probantes (Ingénierie), leur production chez des partenaires façonniers, et l’écoconception de voies de synthèses alternatives. En créant des procédés plus sûrs, plus propres et plus compétitifs, MEPI est un outil de verdissement industriel incontournable dans la stratégie nationale de retour en souveraineté de nos approvisionnements chimiques essentiels.
L’équipe est néanmoins encore assez réduite et Annelyse fait de la chimie au sens large du terme pour effectuer des études assez courtes (2 à 6 semaines) afin de démontrer la faisabilité d’un procédé dans ce contexte MEPI. Dix à quinze projets sont explorés chaque année de sorte que l’activité est très riche. Forte de cette expérience, l’équipe a la capacité de s’attaquer à des procédés plus complexes, de mettre le curseur au bon endroit, et de travailler à 95% sur des problématiques industrielles concrètes, y compris en mettant en œuvre des réactions qui s’enchaînent de sorte à avoir un procédé complet incluant la filtration d’un solide, la gestion d’un gaz, la filtration réactive, les analyses in situ. Le pas est en train d’être franchi vers les réacteurs membranaires, l’utilisation de catalyseurs solides.
Ainsi, nous sommes à la convergence de la chimie, du génie des procédés, au sein d’un travail de groupe pour mettre au points des procédés capables d’être mis en œuvre dans de petites unités pour combiner la production en flux continu -y compris sur des réactions sensibles comme les fluorations- afin d’éviter la gestion de stocks importants de matières premières, mais aussi de produits et de résidus. La fabrication moderne de produits à haute valeur ajoutée pour la pharmacie, mais aussi les parfums, les précurseurs de dérivés essentiels est dans l’axe de cette recherche qui intéresse l’université de Toulouse, mais aussi le CNRS, l’INSERM, de sorte que le travail exploratoire auquel participe Annelyse et ses collègues est crucial. Il n’est pas FOCUS exclu que, plutôt que de s’adresser à des unités capables de transformer des milliers de tonnes chaque jour, cette technologie puisse permettre, en dehors de sites importants dédiés – en pétrochimie notamment – de fabriquer localement de petites quantités de produits classiques qui n’auront pas besoin d’être importés et qui serviront les besoins courants et la chimie fine.
Bonne poursuite à Annelyse qui réalise un travail exploratoire de qualité dans lequel la formation qu’elle a reçue à l’ENSIACET lui a donné toutes les bases et où les différentes sensibilités scientifiques de la recherche à Toulouse trouvent toute leur place.
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